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<h2><strong>Graines de Dragonnier de Cochinchine (Dracaena cochinchinensis)</strong></h2>
<h2><span style="color: #ff0000;"><strong>5 graines par sachet.</strong></span></h2>
<p><em><strong>Dracaena cochinchinensis</strong></em>, le <strong>dragonnier de Cochinchine</strong>, est une plante arborescente monocotylédone de la famille des <em>Liliaceae</em> (ou <em>Dracaenaceae</em>) selon la classification classique, ou des <em>Asparagaceae</em> (ou <em>Ruscaceae</em>) selon la classification phylogénétique.</p>
<p>Cette espèce est originaire du Vietnam, Cambodge, Laos et Chine du sud (Yunnan, Guangxi).</p>
<p>De toute incision ou blessure s'écoule une résine rouge sang, connue sous le nom de sang-dragon dans les pharmacopées traditionnelles, semblable à celle obtenue avec les dragonniers <em>Dracaena draco</em> des Canaries et <em>Dracaena cinnabari</em> de l'île de Socotra. La Chine qui importait le sang-dragon de l'étranger, découvrit en 1972 qu'il existait des dragonniers sur son territoire susceptibles de lui fournir la précieuse matière médicale<sup id="cite_ref-baidu1_1-0">1</sup>.</p>
<p>L'espèce est maintenant menacée en Chine mais elle y est cultivée pour la production de sang-dragon.</p>
<h2><span id="Étymologie_et_nomenclature">Étymologie et nomenclature</span></h2>
<p>Le nom de genre <em>Dracaena</em> dérive du grec <em>drakaina</em> δρακαινα « dragon femelle », l'épithète spécifique latin <em>cochincinensis</em> désigne la Cochinchine.</p>
<p>La première description botanique du taxon a été faite par le botaniste jésuite portugais, João de Loureiro (1717-1791) envoyé en mission en Cochinchine (sud de l'actuel Viêt Nam). Il crée l'espèce <em>Aletris cochinchinensis</em>, dans <em>Flora cochinchinensis: sistens plantas in regno Cochinchina nascentes</em> en 1790<sup id="cite_ref-2">2</sup>. Il donne pour habitat : les jardins cultivés en Cochinchine.</p>
<p>En 1972, un botaniste chinois, Cai Xitao 蔡希陶, découvre des spécimens de la plante dans la forêt tropicale de la province du Yunnan, à l'extrême sud de la Chine, près de la frontière du Laos et de la Birmanie. Après avoir été durement persécuté durant la Révolution culturelle, après avoir connu les camps de rééducation (laogai), le professeur Cai fut chargé de rechercher des plantes médicinales susceptibles de soigner les blessures des soldats chinois envoyés au Viêt Nam du Nord pour combattre les Américains<sup id="cite_ref-trees_3-0">3</sup>. Aidé par une équipe de jeunes techniciens, il découvrit un site où abondait les dracénas de l'Asie du sud-est, dans le district de Simao au Yunnan.</p>
<p>L'espèce a été ensuite reclassée <em>Dracaena cochinchinensis</em> par le botaniste chinois Chen Xinqi 陈心启 en 1980 dans <em>Zhongguo zhi wu zhi</em> 《中国植物志》. Elle est nommée en chinois 剑叶龙血树 <em>jianye longxueshu</em> soit morphologiquement « dragonnier à feuille en épée ».</p>
<h2><span id="Synonymes">Synonymes</span></h2>
<p>Selon The Plant List, les synonymes sont<sup id="cite_ref-4">4</sup>:</p>
<ul>
<li><em>Aletris cochinchinensis</em> Lour., basionyme</li>
<li><em>Dracaena saposchnikowii</em> Regel</li>
<li><em>Draco saposchnikowii</em> (Regel) Kuntze</li>
<li><em>Pleomele cochinchinensis</em> Merr. ex Gagnep.</li>
</ul>
<h2><span id="Description">Description</span></h2>
<p><em>Dracaena cochinchinensis</em> est une plante arborescente monocotylédone de 5 à 10 mètres de haut<sup id="cite_ref-efloras_5-0">5</sup>.</p>
<p>Les tiges ramifiées ont l’extrémité rougeâtre, avec des internœuds plus courts que larges, une écorce lisse d'un blanc grisâtre, fonçant avec l'âge.</p>
<p>Les feuilles rassemblées à l’extrémité des branches, sont sessiles, en forme d'épée, de 30−100 x 2−5 <abbr title="centimètre">cm</abbr>, à base rougeâtre enveloppant complètement l'internœud.</p>
<p>L'inflorescence terminale, en panicule, est de plus de 40 <abbr title="centimètre">cm</abbr>, avec un rachis densément pubescent.</p>
<p>Les fleurs rassemblées par 2-5, ont un périanthe blanc laiteux, formé d'un tube de 1,5−2 <abbr title="millimètre">mm</abbr> et 6 lobes de 5−6 <abbr title="millimètre">mm</abbr><sup id="cite_ref-efloras_5-1">5</sup>.</p>
<p>Le fruit est une baie orange.</p>
<p>En Chine, la floraison a lieu en mars et la fructification en juillet-août.</p>
<h2><span id="Distribution">Distribution</span></h2>
<p>Le dragonnier de Cochinchine croît au Vietnam, au Cambodge, au Laos<sup id="cite_ref-fan_6-0">6</sup>, et en Chine méridionale (sud du Yunnan, sud-ouest du Guangxi)<sup id="cite_ref-efloras_5-2">5</sup>.</p>
<p>Il se rencontre entre 900 et 1 700 <abbr title="mètre">m</abbr> sur des falaises calcaires, ensoleillées, en région tropicale. Il résiste bien à la sécheresse</p>
<p>Il est considéré comme une espèce menacée en Chine. Il se raréfie de plus en plus dans la nature en raison de prélèvements excessifs<sup id="cite_ref-fan_6-1">6</sup>. Il ne se trouve cependant pas sur la liste rouge de l'UICN<sup id="cite_ref-efloras_5-3">5</sup>.</p>
<p>Le dragonnier de Cochinchine est cultivé pour la production de la matière médicale nommée sang-dragon et comme plante ornementale.</p>
<h2><span id="Le_sang-dragon">Le sang-dragon</span></h2>
<p>Au fur et à mesure de la croissance de <em>Dracaena cochinchinensis</em>, de la résine s'accumule dans les cellules du xylème, en particulier à l'occasion de traumatismes mécaniques, d'attaque d'insectes ou d'infestation de pathogènes. Ainsi, une contamination par le champignon <em>Fusarium proliferatum</em> peut accroître la production de sang-dragon<sup id="cite_ref-fan_6-2">6</sup>. La résine joue un rôle protecteur en prévenant l'extension de la contamination. La résine peut être extraite avec de l'alcool à 95 %.</p>
<p>La résine séchée commercialisée sous le nom de sang-dragon apparait sous la forme de petits blocs solides, pourpre foncé, à la surface brillante.</p>
<h3><span id="Histoire">Histoire</span></h3>
<p>Toute blessure ou incision du <em>Dracaena cochinchinensis</em> produit une résine rouge foncé. Cette sécrétion est semblable à celle produite par des arbres du même genre, <em>Dracaena draco</em> des îles Canaries et <em>Dracaena cinnabari</em> de l'île de Socotra. La résine de ces deux derniers dragonniers, utilisée comme matière médicale en Europe depuis l'Antiquité, fut appelée par le pharmacologue grec du <abbr title="1ᵉʳ siècle">i<sup>er</sup></abbr> siècle Dioscoride, αἷμα δρακόντιον <em>aima drakontion</em><sup id="cite_ref-8">n 1</sup>, en latin <em>sanguis draconis</em> ; à la Renaissance, elle reçut les traductions dans les langues modernes de <em>sang de dragon</em> (puis sang-dragon) en français et <em>dragon's blood</em> en anglais. Plus tard, l'extension de ces termes fut élargie à la résine rouge tirée du palmier sang-dragon (<em>Daemonorops draco</em>) originaire d'Indonésie ainsi qu'à celle des espèces végétales originaire du Nouveau Monde appartenant aux genres <em>Croton</em> et <em>Pterocarpus</em>.</p>
<p>Après la découverte de <em>Dracaena cochinchinensis</em> dans le sud de la Chine à la fin du <abbr title="20ᵉ siècle">xx<sup>e</sup></abbr> siècle, les apothicaires chinois nomment naturellement sa résine d'après le nom qu'ils utilisaient pour la résine du palmier sang-dragon indonésien (麒麟竭,<em>qilinjie</em>), à savoir 血竭 <em>xue jie</em>, morphologiquement <em>xue</em> « sang », <em>jie</em> « desséché », correspondant à la notion de « sang de dragon, sang-dragon »<sup id="cite_ref-baidu2_7-1">7</sup><sup>,</sup><sup id="cite_ref-9">8</sup>, en français.</p>
<p>De même que les apothicaires européens élargirent après la découverte de l'Amérique, l'extension du terme <em>sang de dragon</em> aux résines rouges obtenues d'espèces du Nouveau Monde tropical (comme les crotons et ptérocarpus), de même les apothicaires chinois étendirent des termes de la pharmacopée de référence de Li Shizhen (李时珍) (<abbr title="16ᵉ siècle">xvi<sup>e</sup></abbr> siècle) aux découvertes faites à la fin du <abbr title="20ᵉ siècle">xx<sup>e</sup></abbr> siècle dans l'extrême sud de la Chine. Les apothicaires chinois rapportèrent la résine du <em>D. cochinchinensis</em> à une matière médicale d'un ouvrage de Li Shizhen, le Bencao gangmu 本草綱目, publié en 1593 à l'apogée de la pharmacologie chinoise. Cet ouvrage indique que cette matière médicale, le 骐驎竭 <em>qilinjie</em> (de <em>qilin</em> « licorne »), est bonne pour traiter les douleurs soudaines épigastriques et abdominales, qu'elle arrête le saignement d'une blessure, dissout les stases sanguines, soulage la douleur et favorise la régénération des chaires<sup id="cite_ref-10">9</sup>. Dans la quête d'une source toujours plus ancienne, on peut remonter jusqu'au 唐本草 <em>Tang bencao</em> (<abbr title="7ᵉ siècle">vii<sup>e</sup></abbr> siècle) pour trouver une mention du <em>qilinjie</em><sup id="cite_ref-trees_3-1">3</sup>. Par contre, la pharmacopée la plus ancienne 神农本草经 <em>Shennong bencao jing</em> (équivalent chinois de la <em>Matière médicale</em> de Dioscoride, publiée à peu près de la même époque) ne mentionne qu'une seule résine, la 松脂 <em>songzhi</em>, la résine de pin<sup id="cite_ref-bencao_11-0">10</sup>.</p>
<p>Parfois on trouve en chinois, des synonymes de <em>xuejie</em> 血竭 calqués sur les termes des langues européennes comme <em>sanguis draconis</em> en latin ou <em>sang de dragon</em> en français. Il s'agit de <em>longxuejie</em> 龙血竭<sup id="cite_ref-12">11</sup>, morphologiquement <em>long</em> « dragon », <em>xue</em> « sang », <em>jie</em> « sec, desséché » ou dans la langue commune 龙血 <em>longxue</em>, « sang de dragon ». Mais s'il est possible de trouver des « os de dragons » (龙骨 <em>longgu</em><sup id="cite_ref-13">n 2</sup><sup>,</sup><sup id="cite_ref-bencao_11-1">10</sup>) dans la pharmacopée traditionnelle, aucune trace de « sang de dragon » (龙血 <em>longxue</em>) n'apparait avant l'époque moderne. Car on sait que symboliquement, le dragon oriental est associé à l'eau (il vit dans les nuages, fait tomber la pluie, est le maitre des sources, il est sage et bienveillant) alors que le dragon européen, associé au paganisme et au mal par le christianisme (il est terrassé par saint Michel), sera ensuite associé au feu, dans les légendes chevaleresques et le folkclore celtique à partir du <abbr title="10ᵉ siècle">x<sup>e</sup></abbr> siècle (il vit sous terre et crache le feu)<sup id="cite_ref-14">12</sup>.</p>
<p>Ce n'est qu'après la découverte des sciences européennes en Chine, qu'une terminologie scientifique chinoise spécifique fut créée pour traduire les termes occidentaux. C'est ainsi que <em>dragonnier</em> fut traduit par 龙血树 <em>longxueshu</em>, morphologiquement <em>dragon-sang-arbre</em>, soit « arbre au sang de dragon, dragonnier », et le genre <em>Draceana</em> devint 龙血树属 <em>longxueshushu</em>, avec 属 <em>shu</em> suffixe de genre<sup id="cite_ref-15">n 3</sup>.</p>
<p>En édecine chinoise traditionnelle, le sang-dragon <em>xuejie</em> de <em>D. cochinchinensis</em> est généralement prescrit pour stimuler la circulation sanguine pour un patient souffrant de blessures, de stase sanguine ou de douleurs<sup id="cite_ref-fan_6-3">6</sup>.</p>
<h3><span id="Pharmacologie">Pharmacologie</span></h3>
<ul>
<li>Constituants chimiques du sang-dragon</li>
</ul>
<p>Les constituants chimiques du sang-dragon du dragonnier de Cochinchine sont en premier lieu des flavonoïdes puis des terpénoïdes, stéroïdes, saponines et composés phénoliques.</p>
<p>Parmi les flavonoïdes, il a été isolé des chalcones (2,4,4'-trihydroxychalcone, louréirine A, B et C etc.), des dihydrochalcones, des flavanones, des flavanes, des flavonoïdes polymériques et des cétones chromogènes<sup id="cite_ref-fan_6-4">6</sup>. Ensuite, ont été isolés des terpènes, des stéroïdes, des saponines stéroïdiques ainsi que des composés phénoliques et des lignanes.</p>
<ul>
<li>Étude <em>in vitro</em></li>
</ul>
<p>En Chine, plusieurs équipes de chercheurs étudient la composition chimique et la pharmacologie du sang-dragon du <em>Dracaena cochinchinensis</em> en s'inscrivant ouvertement dans la continuité des études multimillénaires de la pharmacopée chinoise. Fan et als<sup id="cite_ref-fan_6-5">6</sup> (2014) ont fait une revue détaillée de 63 travaux publiés en Chine dont nous allons extraire quelques exemples.</p>
<p>Huang et al.<sup id="cite_ref-16">13</sup> (1994) montrent que le sang-dragon inhibe une thrombose artérielle expérimentale en facilitant la circulation du sang et dispersant la stase sanguine. Selon Nong et als.<sup id="cite_ref-17">14</sup> (1997), le sang-dragon a aussi un effet hémostatique puisqu'ils ont montré expérimentalement qu'il peut réduire le temps de coagulation du sang de la souris. D'autres études ont montré que le sang-dragon pouvait faire diminuer significativement le taux de glucose sanguin de souris hyperpglycémiques (Zhang et als, 2002), inhiber la croissance du <em>Staphylococcus aureus</em>, du <em>Diphteria bacilli</em> et du <em>Bacillus anthracis</em> (Chen et als., 1999), stimuler la réparation des tissus. À cet effet, Liu et als<sup id="cite_ref-18">15</sup> ont implanté un tissu de kératocytes humains sur la peau lésée de souris. Le groupe qui reçut un traitement oral et externe par le sang-dragon montra un développement accrus de l'épiderme transplanté, une prolifération de capillaires dans le derme et une sécrétion augmentée de collagène.</p>
<p>De nombreuses études citées n'apportent cependant pas beaucoup de garanties de validité. Beaucoup ne sont pas des études randomisée en double aveugle. Elles suggèrent seulement de possibles effets analgésiques ou anti-diabétiques.</p>
<ul>
<li>Études cliniques</li>
</ul>
<p>Une étude randomisée en double aveugle a évalué l'efficacité de capsules de sang-dragon contre l'angine de poitrine (angor pectoris). Le groupe ayant reçu le traitement a vu que leurs électrocardiogrammes (ECG) s'amélioraient significativement par rapport au groupe témoin<sup id="cite_ref-19">16</sup>.</p>
<h2><span id="Culture">Culture</span></h2>
<p>Le dragonnier de Cochinchine est cultivé comme plante ornementale dans les jardins des régions tropicales.</p>
<p>Il peut être cultivé aussi en pot à l'intérieur ou sous une véranda<sup id="cite_ref-baidu2_7-2">7</sup>.</p>
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